L'ortie a germé d'un rosier
Que tout s'écroule sur ma tête ! Pour qu'on en finisse. Que le monde se fasse enculer à sec… Par le temps, par les hommes et par leurs flammes. Que leurs âmes se perdent dans la folie de leur cœur ! Le souffle est brûlant, les eaux sont repoussantes et cruelles. Bien, à nos drôles de vie ! A nos vies fétides et maudites !
Ô homme ! Tiens… Vois-tu... Je viens de cueillir ce fruit et j'y ai croqué là-dedans. Il est sans couleur, sans saveur, et sans corps. Oui ! Vois-tu ? Ô homme, donne-moi ton regard en échange de ce fruit de l'arbre de ton monde. Je t'en prie, je veux ce regard bruyant et enivrant qui vient de m'effleurer des cheveux aux orteils. Ce regard en érection devant le nu, qui s'excite, qui gémit une stupeur et éjacule une curiosité secrète. Alors, dégage homme ! Dégage. Je ne le veux plus. Et voilà qui fuit en silence comme pour ne pas le savoir, tel le pet du chef en pleine assemblée.. Vas ! Cours vers ce sentier battu par les mains égarées de tes pairs. Rejoins-y le cercle et recommence la danse des condamnés. Tu fais un pas en avant, tu mourras. Tu fais un pas à droite, tu mourras. Tu fais un pas à gauche, tu mourras, tu retournes un pas, tu mourras. Tu restes immobile, tu mourras. Alors tu danseras sans t'arrêter pour confier ton souffle aux dieux du soir, mais ils le lâcheront au lever du jour.
Monstre de mes jours
Délecte-toi de mon sang
Abreuve-toi de ma chair
Accorde mes cris au vent
Et vous ! Non, restez. Je ne suis pas le mal. Craignez plutôt les malheurs qui ressortent des rumeurs muettes de la foret. N'empêche, donnez-vous vos baisers ! Avalez vos salives et promettez-vous de descendre le ciel puis arracher le soleil pour l'autre. Et bien, je pars, vous pourrez même, ici, vous gaver de votre passion féroce. Mais des vers peuvent s'introduire dans vos oreilles. Une fourmi pourrait vous piquer au dos. N'ayez pas peur ! Enfin, les pauvres… Vous puez l'ironie. Vous aimez-vous réellement si vous connaissez l'amour ? Dis-lui que tu la désires plutôt que tu l'aimes, vas ! Dis-lui que tu pourrais la renier plus tard, quand une autre te séduira, vas ! Dis-lui que tu dégustes les plats en simulant une dalle, vas ! Et toi, la belle… Je t'en prie, dis-lui que tu ressens souvent la même chose. Dis-lui même que tu les vois tous pareils quand ils sont de grandes gens. Et voilà qui fuient en silence comme pour ne pas le savoir, tel le pet du chef en pleine assemblée. Allez ! Courez vers ce sentier battu par les mains égarées de vos pairs. Rejoignez-y le cercle et recommencez le chant des fourvoyés. Vous vous taisez, vous mourez. Alors vous chanterez sans arrêt pour confier votre souffle aux dieux du jour, mais ils le lâcheront sous l'ombre de la lune de votre soir.
Bouts de haine tranchants
La voix de nos songes envolés
Fut germe de ce rosier
L'ortie qui se fane
Gens ! Dites à vos enfants avant qu'ils ne soient grands qu'ils seront les fossoyeurs de leur innocence. Dites-leur que vous serez leur échec dès qu'ils sortiront pour s'offrir au monde. Certes, préservez bon Dieu leur pure humanité, qu'elle ne soit empestée par la haine.
Vous n'y pouvez rien ! Moi, je prie qu'ils restent ce qu'ils sont, pour cette humanité et cette innocence qui n'ont jamais été en nous les grands ! N'ayez pas peur mes petits ! Craignez plutôt cet horrible crime que vous commettrez pour avoir vécu et grandi, comme le dirait l'autre. Et voilà qui fuient en silence comme pour ne pas le savoir, tel le pet du chef en pleine assemblée. Allez ! Prenez-les et courez vers ce sentier battu par les mains égarées de vos pairs. Rejoignez-y le cercle et rejouez le tambour des affolés. Vous tapez trop fort, vous mourez. Vous tapez moins fort, vous mourez. Alors vous jouerez l'équilibre sans vous arrêter, à même vos paumes qui déchirent et saignent. Pour confier votre souffle aux dieux du bruit mais ils le laisseront entre les mains du silence.
Douleur morte
Enlace la furie des anges
Ôte-leur la faucheuse
Et sème dans mon jardin
La paix du néant







Je trouve ce texte très profond
RépondreSupprimerTrès profond 😪
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